« Il reste très peu de temps au monde pour sauver le Programme 2030 et les ODD des Nations unies », selon Antonio Guterres 

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Les inégalités qui se creusent représentent un danger pour l’humanité tout entière, a alerté, vendredi 28 avril 2023, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU). Dans une tribune au « Monde », il presse le G20 d’approuver un plan de relance augmentant d’au moins 500 milliards de dollars par an les financements proposés aux pays les plus démunis.

Si nous pouvons sauver les banques, nous pouvons sauver les espoirs des pays en développement. L’effondrement de deux grandes banques ces dernières semaines [la Silicon Valley Bank et Credit Suisse] a fait la une des journaux du monde entier. En l’espace d’un week-end, plus de 250 milliards de dollars [environ 227 milliards d’euros] ont été mobilisés pour protéger le système bancaire aux Etats-Unis et en Suisse, a-t-il dit dans la tribune repris par Le Monde.

En revanche, a déploré M. Guterres dans le même journal, il n’y a eu aucun plan de sauvetage pour des dizaines de pays en développement qui luttent contre une cascade de crises, qu’il s’agisse des chocs climatiques, de la pandémie de Covid-19 ou de la guerre russe en Ukraine. L’effondrement de ces pays est considéré comme une option acceptable.

La pandémie et le relèvement inégal qui s’est ensuivi ont durement touché les pays en développement. Les pays développés ont mené des politiques budgétaires et monétaires expansionnistes qui leur ont permis de financer la relance. Ils ont à présent pour la plupart renoué avec les niveaux de croissance d’avant la pandémie.

En revanche, les pays en développement, face à des coûts d’emprunt élevés et des marges de manœuvre budgétaire limitées, n’ont pas été en mesure de le faire. Sur les marchés financiers, ils peuvent se voir offrir des taux d’intérêt jusqu’à huit fois supérieurs à ceux des pays développés – le piège de la dette.

La crise climatique se déploie inexorablement et continue de frapper de manière disproportionnée les pays les moins avancés et les petits Etats insulaires en développement. Si les pays développés ont les moyens de financer l’adaptation et la résilience, il n’en va pas de même pour les pays en développement. Dans le même temps, la guerre menée par la Russie en Ukraine a amplifié et accéléré une crise mondiale du coût de la vie, plongeant des dizaines de millions de personnes dans l’extrême pauvreté et la faim.

Un monde à deux vitesses

Soixante pour cent des pays à faible revenu sont surendettés ou risquent de l’être bientôt, soit deux fois plus qu’en 2015. Depuis 2020, les pays africains ont dépensé plus pour le service de la dette que pour les soins de santé. Bien que la situation diffère d’un pays à l’autre, les problèmes sont systémiques. Ils sont perpétués par un système financier mondial dysfonctionnel qui privilégie les profits à court terme et ne consent que trop tard à des actions insuffisantes.

Il reste très peu de temps au monde pour sauver le Programme 2030 et les Objectifs de développement durable (ODD) – le plan universellement agréé pour la paix et la prospérité sur une planète saine. S’éloigne chaque jour davantage la promesse d’un monde dans lequel chacun pourrait avoir accès à la santé, à l’éducation, à un travail décent, à un air pur, à une eau propre et à un environnement sain.      

Lire l’intégralité de la Tribune sur : https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/04/28/antonio-guterres-il-reste-tres-peu-de-temps-au-monde-pour-sauver-le-programme-2030-et-les-objectifs-de-developpement-durable-des-nations-unies_6171361_3232.html

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