La Côte d’Ivoire envisage reboiser 100 000 hectares de forêts dégradées d’ici à la fin de l’année 2023, soit presque trois fois plus qu’en 2022 (37 000 hectares), a révélé Laurent Tchagba, ministre des Eaux et Forêts le 18 mars 2023.
A cet effet, le ministre des Eaux et Forêts a instruit les acteurs de son département de réaliser 100 000 hectares de reboisement en 2023. Laurent Tchagba a fixé ce nouveau cap à l’occasion de la cérémonie de clôture de l’atelier bilan 2022 et perspectives 2023 qui s’est tenu durant deux jours à Yamoussoukro.
L’initiative s’inscrit dans le cadre de la Stratégie de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts (SPREF) mise en œuvre depuis 2020 pour un coût global d’environ 1 milliard $. Dans le cadre de cette ambition, M. Tchagba a indiqué que 13,8 millions de jeunes plants d’arbres seront produits à cet effet contre un stock de 10 millions produits en 2019.
Pour cette nouvelle année, ce sont 13 852 000 plants qui devront être produits avec notamment la poursuite de toutes les avancées sur le plan de la gouvernance du secteur « eaux et forêts », et la lutte acharnée des services contre le sciage à façon, a précisé Tchagba Laurent.
« Toutes ces recommandations ne peuvent être appliquées que si vous faites preuve, en toute circonstances, de professionnalisme et de probité dans l’exercice de cette noble mission de sauvegarde de nos ressources naturelles », a-t-il déclaré.
Poursuivant son allocution, il a détaillé : « nous avions eu un gap de 63 000 hectares en 2022 par rapport à nos prévisions. Nous comblerons de gap grâce à l’appui technique et financier des partenaires au développement à travers des projets tels que le Projet d’Investissement Forestier 2 (PIF 2), l’Initiative cacao-forêt, le Programme intégré de développement et d’adaptation au changement climatique dans le bassin du Niger (PIDACC/BN) et aussi grâce à de nouveaux projets à réaliser en milieu rural ».
En Côte d’Ivoire, l’exécutif ambitionne de faire passer la couverture forestière du pays à 6,5 millions d’hectares à l’horizon 2030 contre un niveau actuel tournant autour de 2,97 millions d’hectares.
Signalons que la Côte d’Ivoire est confrontée depuis plusieurs années à une dégradation importante de son couvert forestier en raison de l’expansion des superficies cultivées. Face à cette situation qui menace la biodiversité, les autorités multiplient les initiatives pour changer la donne.
Pour sa part, la représentante résidente du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Côte d’Ivoire, Mme Carol Flore-Smereczniak, a salué l’engagement des autorités ivoiriennes pour la reconstitution du couvert forestier. Elle a félicité le ministre des Eaux et Forêts pour sa démarche qui a consisté à « susciter la coordination interministérielle avec la mise en place d’une plateforme de coordination entre le ministère de l’Agriculture, le ministère de l’Environnement et du Développement durable et celui des Eaux et Forêts ».
De 16 millions d’hectares de forêts en 1900, la Côte d’Ivoire est aujourd’hui à environ 2,97 millions d’hectares. Pour inverser la situation, les autorités ont engagé des actions qui permettent aujourd’hui d’avoir une tendance baissière de la déforestation. L’objectif est de passer de 2,97 millions d’hectares de forêt à 6,5 millions d’hectares de forêts d’ici à 2030.
Moctar FICOU / VivAfrik
