Une ferme qui rassemble près de 2 000 rhinocéros blancs – soit 13 % de la population mondiale de cette espèce a été mis en vente par son propriétaire en Afrique du Sud. Ce riche défenseur de la cause animale a mis en vente son ranch et les 2000 rhinocéros blancs qu’il y abrite. Il désire trouver un repreneur qui, comme lui, a pour ambition de sauver cette espèce menacée d’extinction. John Hume, âgé de 81 ans, s’estime ruiné, les frais notamment pour sécuriser ses installations contre le braconnage ayant beaucoup augmenté.
Propriétaire d’un ranch ultra sécurisé de 8 000 hectares, situé à moins de 200 km au sud-ouest de Johannesburg, il loge environ 2000 spécimens en liberté chez lui. Alors que le 1er mai est également la Journée mondiale pour la protection des rhinocéros. Journée durant laquelle s’est achevée la vente aux enchères d’une immense ferme consacrée à ces animaux en Afrique du Sud. Après avoir développé pendant trente ans un modèle d’élevage et de protection des rhinocéros blancs, John Hume vend sa ferme.
C’est l’avenir de plus de 2 000 bêtes qui est en jeu, soit 13 % de la population mondiale. La mise en vente commençait au prix de 10 millions de dollars. Le prix de vente final n’est pas connu, ni l’acheteur. Car la famille se donne du temps pour évaluer les offres et conclure une vente très sensible.
Après trois décennies passées à tenter de sauver cette espèce menacée et à lutter contre le braconnage, il cherche un repreneur qui aura, il l’espère, ces mêmes objectifs. « J’espère qu’il y aura un milliardaire qui préférera sauver la population de rhinocéros plutôt que de s’acheter un super-yacht », a-t-il confié.
L’homme d’affaires désire également renflouer ses caisses après avoir dépensé 150 millions de dollars, soit quasiment toute sa fortune, pour préserver ces imposants mammifères et pour gérer l’entretien et la sécurité de son exploitation. « Il y a beaucoup plus de rhinocéros sur terre que lorsque j’ai lancé le projet », s’est-il félicité. Mais « j’ai dépensé les économies d’une vie en tentant pendant trente ans de sauver cette population. Et là, je suis à court d’argent », a-t-il expliqué, avant d’estimer : « peut-être que quelqu’un, pour qui cinq millions de dollars par an, c’est de l’argent de poche, prendra la relève ».
Pour les experts, l’attention doit davantage se porter sur le rhinocéros noir. Gare en effet à ceux qui verraient dans cette ferme à rhinocéros, une poule aux œufs d’or. La vente de la corne est illégale. John Hume, le propriétaire, n’a jamais réussi à faire lever cet embargo qui aurait pu financer la protection de l’espèce, selon lui. Aujourd’hui, il se dit ruiné et s’en remet à la bonne volonté et au profond portefeuille d’un acheteur.
Car, avec la flambée du braconnage, il est de plus en plus cher de sécuriser les rhinocéros. John Hume a investi massivement et il peut se féliciter de n’avoir perdu aucune bête depuis six ans. Il est fier, également, d’avoir élevé une population de plus de 2 000 rhinocéros.
Pourtant, les experts estiment que l’attention devrait être portée davantage sur le rhinocéros noir, dont la population mondiale est deux fois moins importantes. Ils rappellent aussi que ce n’est pas la diminution de la population de rhinocéros blancs qui les inquiète, mais la disparition des espaces où ils peuvent vivre en sécurité.
Moctar FICOU / VivAfrik