La production mondiale de charbon a poursuivi sa progression, mais à un rythme plus faible. Elle repart à la hausse en Chine mais elle s’est réduite aux Etats-Unis. La baisse est également sensible en Europe, notamment en Allemagne, en Pologne et en Ukraine. La Chine produit près de la moitié du total mondial. L’Indonésie est devenue le deuxième producteur, dépassant les États-Unis.
Rappelons qu’en 2020, la production mondiale de charbon avaiit baissé, de 2 % selon certaines prévisions, en raison de la crise sanitaire. L’activité industrielle a faibli et les compagnies minières ont donc dû réduire leurs niveaux de production. Avec la reprise économique mondiale, cela est bien parti pour changer.
Suffisant pour les auteurs du nouveau rapport du cabinet d’analyses GlobalData paru en fin de semaine dernière de souligner que la production mondiale de charbon devrait atteindre 8 milliards de tonnes en 2021. Cela représente une hausse de 3,5 % par rapport à l’année dernière alors que les estimations faisaient état d’une baisse de 2 %.
Si le charbon est rejeté par un nombre croissant de pays, il est cependant assuré de conserver une bonne place dans le classement des ressources énergétiques pour les années à venir. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) avait prévu une diminution de la demande mondiale pour le bilan de l’année 2019 – ce qui s’inscrit dans la continuité des précédentes études -, mais une certaine stabilité jusqu’en 2024.
La diminution de la production mondiale de charbon en 2020 est liée à la pandémie de Covid-19. Les restrictions mises en place ont en effet réduit la demande, poussant les compagnies minières à baisser la production. GlobalData note ainsi une baisse de 23,6 % aux Etats-Unis ou de 13,1 % en Indonésie, compensée à peine par la hausse en Chine (4 %) et en Inde (0,7 %).
Le charbon est la source d’énergie la plus polluante au monde. Pourtant, elle continue d’être largement utilisée pour produire de l’électricité. Bien qu’en baisse en Europe et en Amérique du Nord, sa consommation est en hausse dans les pays émergents.
Les pays du G20 sont responsables à eux seuls de 80% de la consommation d’énergie issue du charbon dans le monde. Toutefois, le secteur du charbon est en déclin aux Etats-Unis et en Europe. Plus de 40% des centrales à charbon dans le monde ne seraient pas rentables, selon une étude du groupe de réflexion Carbon Tracker. Un taux qui pourrait dépasser 70% d’ici à 2040. Parallèlement, la Chine, premier consommateur de charbon au monde, se tourne progressivement vers des solutions alternatives. Enfin, une trentaine de pays vont s‘engagés, lors de la COP21, à fermer leurs centrales à charbon d’ici à 2030.
Si cette baisse aurait pu continuer à la faveur des pressions de certains investisseurs ou des critiques des défenseurs de l’environnement, force est de constater qu’il n’en est rien. Peu importe la partie du monde où on se retrouve, les prévisions de GlobalData confortent l’idée que le charbon a encore de beaux jours devant lui.
Cette tendance est par exemple confirmée par la décision récente d’Anglo American. Au lieu de réduire ou abandonner ses opérations de charbon, le géant britannique a confié ses activités sud-africaines de charbon thermique à une nouvelle société qui sera chargée de les poursuivre. Ainsi, la production mondiale devrait connaitre un taux de croissance annuel composé de 2,3 % entre 2021 et 2025, atteignant donc 8,8 milliards de tonnes dans moins de cinq ans.
D’après Vinneth Bajaj, chef de projet associé à GlobalData, « l’Inde sera le plus grand contributeur à cette croissance. Sa production devrait passer de 777,7 millions de tonnes en 2020 à 1,2 milliard de tonnes en 2025. Elle sera suivie par la Chine, l’Indonésie, l’Australie et l’Afrique du Sud dont les productions combinées devraient passer de 5 milliards de tonnes en 2021 à 5,43 milliards de tonnes en 2025 ».
Moctar FICOU / VivAfrik