L’Organisation des Nations unies (ONU) a indiqué sur son site internet que le 21 juin 2021, le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO (CPM), le Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM), le Fonds pour le patrimoine mondial africain (FPMA) et l’École du patrimoine africain (EPA) ont réuni des ambassadeurs, des gestionnaires de sites et des experts du patrimoine africain pour le lancement en ligne du projet de renforcement des capacités en matière de gestion des risques et de systèmes de protection en Afrique.
« Les biens africains pour la plupart ne disposent pas de plan de gestion de risques ou encore d’un dispositif d’alerte et de mitigation des risques », a déclaré le Dr Franck Ogou, directeur de l’Ecole du patrimoine africain, « laissant ainsi les biens exposés à toutes sortes d’aléas qu’ils soient naturels ou humains », a-t-il ajouté.
L’ONU précise que le développement de ce projet régional est ainsi une réponse à l’urgence de réagir face aux risques naturels qui menacent et impactent de plus en plus notre patrimoine africain commun. L’initiative répond également aux demandes du Comité du patrimoine mondial et aux aspirations des acteurs du patrimoine africain exprimées lors du troisième cycle de l’exercice de rapport périodique.
Au cours de la réunion, les participants ont particulièrement salué le soutien du Fonds du gouvernement chinois pour le renforcement des capacités et la coopération en faveur du patrimoine mondial en Afrique. Pour Mechtild Rössler, directrice du CPM « ce projet, et les efforts déployés pour son développement, n’auraient été possibles sans le soutien d’éminents partenaires ».
Souayibou Varissou, directeur exécutif du FPMA qui a rappelé l’importance de la gestion des risques de catastrophes a fait écho de ce que tous les intervenants ont souligné. « La question de la gestion des risques est extrêmement complexe », a-t-il déclaré. « Elle requiert des compétences avérées et nécessite des plans et des ressources opérationnels et disponibles à tout moment ».
Ce projet d’un an sera mis en œuvre en deux phases, commençant par des webinaires en ligne, et suivi d’une visite de terrain sur le site des Palais royaux d’Abomey au Bénin. Il ciblera six sites pilotes dans six pays, à savoir l’Ouganda (Tombes des rois du Buganda à Kasubi), le Bénin (Palais royaux d’Abomey), le Togo (Koutammakou, le pays des Batammariba), la Côte d’Ivoire (Ville historique de Grand-Bassam), le Sénégal (île de Saint-Louis) et la République-Unie de Tanzanie (La ville de pierre de Zanzibar), et contribuera à l’élaboration d’un plan de gestion des risques de catastrophes adapté aux contraintes de chacun d’entre eux.
Pour sa part, le directeur de l’ICCROM, le Dr Webber Ndoro a rappelé que le projet accordera également une attention particulière aux jeunes. « Nous préconisons vivement la participation des jeunes, en tant que puissants agents du changement et futurs dirigeants responsables de la protection et de la gestion d’un patrimoine africain riche et diversifié ». Le programme sera développé via un processus participatif, en fonction des besoins des sites, et inclura des thématiques spécifiques tels que le changement climatique et les objectifs de développement durable.
Le site internet des Nations unies a enfin conclu que l’objectif final de cette initiative est de permettre aux gestionnaires de sites de répondre efficacement aux récentes et futures catastrophes, de fournir aux sites pilotes un plan opérationnel de gestion des risques de catastrophes et de produire une publication sur la gestion des risques et de systèmes de protection en Afrique.
Moctar FICOU / VivAfrik